"Je l'ai su avant que la première syllabe ne passe ses lèvres sans véritablement comprendre. Mon père ne mentait jamais. Il était de ces hommes droits qui préfèrent verser leur énergie dans la réparation des conséquences d'une vérité pénible à entendre que dans l'entretien de mensonges sophistiqués. Pourtant, ce jour là, quelque chose dans sa voix, dans sa posture, n'était pas tout à fait à lui. Lorsqu'il m'a dit 'Ma Judith, laisse ton livre ici, tu retrouveras bientôt toutes tes affaires, il ne faut pas que l'on s'encombre trop, nous rentrerons bientôt', j'ai su que pour la première fois, mon père me mentait. Il n'était pas bâti pour le mensonge, et pendant longtemps, j'ai cru que c'était cela qui lui avait coûté la vie..."