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L'homélie






Réceptacle du temps et de la vacuité
Des échos du néant et des marcs oubliés 
Je compte sur mes os, sabliers qui s’égrènent,
La course des étoiles.
Telle fuit, l'autre arrive. Sur la lande de riens
Une prairie mobile éclot chaque matin ;
Et ce champ des possibles irrigué par mes veines
Le soir venu, se voile.
Hier est oublié, demain n'existe pas,
Pointillés de destin, grammaire en un coma
Mis entre parenthèses.
Aujourd'hui n'épelle qu'un mot d'indifférence,
Point sans coordonnées, produit sans référence
Où se coule l'ascèse.

Ce prénom oublié qui jadis fut le mien
Ajoute un paradoxe de vigueur au tien.
Le jonc qui les relie,
De leur martyr antique aux eaux contemporaines
Plie, mais ne rompt jamais. Dans les jours de sa chaîne
Se love une homélie.
L'arbre, en son champ d'étoiles, aspiré par le vide,
Étale sa ramure épuisée et cupide
Vers hier, vers demain ;
Et les spectres à l'affût dans ce champ des possibles
Ont, suspendue aux lèvres, une bible indicible
Qui naîtra par ta main.







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